Faut-il encore faire de la qualité sur YouTube ?

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Bonjour à tous, ici Laurent Breillat pour PédagoClic. Et aujourd’hui, je vais répondre à une question qu’on pourrait se poser, c’est : Est-ce qu’il faut encore faire du contenu de qualité sur YouTube ?

Pour ceux d’entre vous qui font du contenu en vidéo sur YouTube, vous avez peut-être entendu qu’il était important de publier souvent pour agrandir votre audience.

On parle d’une fois par semaine minimum, 2 fois si possible, et tous ceux qui ont essayé les vidéos quotidiennes ont bien monté. Moi, j’ai essayé ça pendant 6 mois et, effectivement, faire des vidéos quasi quotidiennes, je faisais 5 vidéos par semaine, ça a énormément aidé la croissance de ma chaîne sur la photo.
Donc, effectivement, faire du contenu très régulièrement sur YouTube, c’est quelque chose d’important.

Là, je me base un peu sur une vidéo très intéressante de Derek de la chaîne Veritasium, qui est un youtubeur de vulgarisation scientifique, en anglais. Il a beaucoup d’abonnés et il a analysé un peu ses données pour voir  ce qui marchait plus ou moins sur sa chaîne, et il est vraiment sans appel (je vous mets le lien de la vidéo) : il vaut mieux, en gros, faire deux bonnes vidéos qu’une excellente.

C’est-à-dire que la fréquence sur YouTube est vraiment importante, la majorité des vues d’une vidéo se fait vraiment dans les deux premiers jours de sa publication, et c’est important pour YouTube, par exemple, il va plus facilement montrer vos vidéos aux gens dans les suggestions s’ils ont vu une de vos vidéos très récemment. Donc, évidemment, plus vous avez de vidéos récentes, plus vous avez de chances qu’ils en aient vu une récemment, puisque c’est une nouveauté, donc évidemment les abonnés vont les voir, etc. Et plus vous avez de chances qu’il suggère vos vidéos.
Et plus vous avez de vues et plus les gens vont être engagés, etc., etc. Donc, c’est bon pour vous.

Par contre, est-ce que ça veut dire qu’il faut faire du contenu bâclé pour autant ? Alors, moi, je ne pense pas du tout que ça veuille dire ça.
Le problème c’est, effectivement, comment on fait pour concilier cette fréquence quand même nécessaire sur YouTube avec du bon contenu ? Parce que faire du bon contenu, OK, mais faire du bon contenu ça prend du temps. Ça ne prend pas aussi peu de temps que de faire de la merde, forcément, donc comment on fait, parce qu’on n’a pas un temps infini pour à la fois faire du contenu fréquent, mais qui soit quand même bon.

Pour moi, il y a plusieurs astuces qui peuvent vous aider à faire ça.

1- Faire de la semi-impro

D’abord, la première c’est de faire de la semi-impro. C’est-à-dire que plutôt que de scripter complètement vos vidéos – je sais qu’il y a des gens qui font ça ; moi je l’ai fait pour certaines vidéos –, si vous faites juste de la semi-impro, c’est-à-dire que si vous savez que vous allez faire une vidéo sur tel et tel sujet, eh bien vous faites juste des bullets point, vous faites juste une liste à puces des trucs dont vous allez parler, vous les avez à côté de vous, vous jetez un œil comme ça sur la prochaine notion que vous voulez aborder, vous en parlez un petit peu en semi-impro puis vous passez à la suivante.

Alors, pourquoi faire ça ? Parce que si vous ne scriptez rien du tout, c’est-à-dire que vous avez juste un sujet avec pas du tout de préparation, votre vidéo ne sera sans doute pas assez bonne en termes de contenu. Alors, à moins que vous soyez super bon en impro, ça peut être le cas, mais si vous débutez c’est en général pas le cas et en plus, on s’emmêle plus facilement les pinceaux, voilà. Ce n’est pas du tout aussi évident de faire de l’impro totale sur un sujet. Donc ça a tendance à faire du contenu qui n’est pas très bon, qui est souvent trop long pour ce qu’il apporte comme valeur. C’est-à-dire que vous pouvez tout à fait faire une vidéo de 10 minutes si vous apportez la blinde de valeur, mais si elle avait pu être faite en 3 minutes, les gens vont se dire : OK, c’était long pour ce que c’est. Donc, c’est important aussi que la longueur de la vidéo soit cohérente avec sa valeur.

La semi-impro, ça permet d’éviter ça. Ça permet quand même de préparer suffisamment pour avoir du bon contenu, et en même temps, ça réduit beaucoup votre temps de préparation, puisque vous allez juste devoir faire des bullets points plutôt que d’écrire un script. Évidemment, écrire le script ça prend du temps, donc ça va beaucoup réduire votre temps de préparation.

2- Soigner un peu moins la forme

La deuxième astuce, c’est de moins soigner la forme. Alors, je ne dis pas de ne pas soigner la forme du tout, parce que je pense quand même que…, vous voyez, là je suis quand même dans un décor que j’ai vaguement soigné, j’ai de la lumière, j’essaie quand même de soigner la forme. Et j’expliquerai juste après pourquoi je fais ça, enfin, ce qui me permet de faire ça. Mais on va dire que, soigner la forme, vous n’êtes pas obligé de faire une production hollywoodienne à chacune de vos vidéos. Vous pouvez faire des vidéos comme je fais là, juste face caméra, du moment que vous apportez de la valeur, où le son est bon, l’image est correcte, et, en tout cas, les gens apprennent un truc, c’est le plus important.

Si vous avez une forme qui est un peu moins bonne, aujourd’hui c’est moins grave, parce qu’à une époque il fallait vraiment faire des vidéos ultra quali sur YouTube, mais maintenant, la fréquence est plus importante. Donc, évidemment, à moins que vous ayez les moyens, à la fois en temps et en argent – parce que souvent il faut déléguer pour faire beaucoup de vidéos d’excellente qualité –, dans ce cas-là, allez-y, foncez. Si vous devez un petit peu économiser de temps sur les vidéos, eh bien, n’hésitez pas à soigner un tout petit peu moins la forme.

3- Grouper les tournages

Ensuite, une astuce qui est vraiment très très importante, et sans ça, moi je ne pourrais pas faire autant de vidéos, c’est de grouper les tournages. Vous voyez, là, j’ai installé mes lumières, mais je n’ai pas installé les lumières juste pour cette vidéo. J’ai installé mes lumières pour tourner 12 vidéos à la suite, qui seront publiées au cours des prochaines semaines, parce que c’est juste impossible de dépenser tout ce temps pour juste une vidéo. Donc ça me permet, on va dire, de quand même garder une certaine qualité – vous voyez que les lumières et l’image sont jolies – que je ne pourrais pas avoir si je faisais une seule vidéo à la fois. Enfin, je pourrais, mais ça me prendrait beaucoup de temps. Donc le compromis ne serait pas bon.

Pour mes vidéos quotidiennes, par exemple – j’ai dit avant que je faisais des vidéos quotidiennes –, j’ai fait ça pendant 6 mois, donc c’est assez prenant, et en fait ce qui se passait, c’est que simplement je préparais les « scripts » de mes vidéos – c’était pas vraiment des scripts, c’était juste les grands principes –, une fois que ça, c’était fait, je groupais les enregistrements. Comme je faisais des vidéos du lundi au vendredi, eh bien, par exemple, je prenais un lundi et je me prenais un après-midi pour tourner 10 vidéos du lundi. Je faisais pareil mardi, mercredi, jeudi et vendredi. En une semaine, sachant que tourner 10 vidéos ça me prenait 2 heures et demie, ce n’est pas non plus une grosse partie de la journée, en une semaine j’avais tourné des vidéos pour 10 semaines. Puisque j’avais tourné 10 vidéos par jour pendant 5 jours, et que je faisais une vidéo par jour. Donc j’avais tourné les vidéos pour 10 semaines en une semaine. Et après, il suffisait de les envoyer au montage, donc moi j’ai choisi de déléguer. Après, comme c’était des vidéos simples, j’aurais aussi pu faire le montage moi-même et ç’aurait été quand même relativement rapide.

4- Mais faire aussi du contenu plus travaillé

Alors, tout ça, ça n’empêche pas de bosser en parallèle sur du contenu beaucoup plus travaillé, sur des sujets sur lesquels vous avez envie de le faire. Soit c’est des sujets de référence ou qui vous tiennent à cœur. Par exemple, je l’ai fait avec une série de vidéos sur les bases de la photo, que j’ai faite en collaboration avec Yves Dalbier qui m’a aidé à réaliser tout ça. Là, ça m’a pris beaucoup de temps, beaucoup d’effort et d’argent, etc., mais j’ai maintenant quelque chose qui est solide pour des sujets de référence, donc là, si les gens voient ça direct, ils font : wouah, OK, il y a de la qualité. Après, ils ne sont pas surpris de voir un autre format où je mets la qualité un peu en dessous en termes de forme, mais j’essaie quand même d’être exigeant sur le fond et puis d’en faire plus souvent.
Je l’ai fait aussi pour des reportages, que j’ai faits dans des lieux d’exposition, des choses comme ça en photographie, où j’ai mis plus d’effort sur le montage, sur la musique, des choses comme ça, histoire d’avoir quelque chose qui soit plus sympa pour le spectateur pour un sujet qui me tenait à cœur.

Donc, ces vidéos-là, qui sont plus travaillées, vont vous permettre de gagner en autorité et de soigner vos abonnés, parce qu’ils vont dire : ah oui, là, il nous a fait un truc super, et en même temps de maintenir un bon rythme. Parce que vous allez pouvoir, comme je l’ai dit, enregistrer plein de vidéos à la suite qui vont vous tenir pendant plusieurs semaines, et pendant ces plusieurs semaines, vous avez le temps de préparer une, deux ou trois vidéos qui sont d’une meilleure qualité, qui sont au-dessus. Et sur des sujets que vous avez envie de faire et qui sont importants. Parce que tous les sujets ne sont pas aussi importants et tous les sujets ne vont peut-être pas requérir non plus une vidéo de top qualité.
Voilà, c’est ce que je voulais partager avec vous sur le compromis qu’on peut faire pour, aujourd’hui, faire du contenu de qualité sur YouTube tout en maintenant le rythme.

J’espère que la vidéo vous aura aidé. Si c’est le cas, mettez-lui un pouce bleu et puis abonnez-vous pour ne pas rater les prochaines. Pensez à la petite cloche aussi pour avoir les notifications. Et puis si vous débarquez sur la chaîne, n’oubliez pas de télécharger votre pack de bonus, qui sont, en gros, le 20/80 de ce que vous devez savoir pour faire du contenu qui engage davantage votre audience.
Voilà, je vous dis à plus dans la prochaine vidéo, et d’ici là, n’oubliez pas d’apporter de la valeur et que le contenu est roi. Ciao !

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2 comments

  1. JY Le 25 octobre 2017 à 08h10 Répondre

    J’aime beaucoup ! Merci 🙂
    Bon j’ai deux questions :
    1- je vois que ta vidéo est intégralement retranscrite sur cet article, tu as délégué cette retranscription ou alors il s’agit justement d’une vidéo que tu as scripté et tu as collé le script ou bien encore il s’agit d’une nette amélioration de la transcription automatique de youtube (sait-on jamais) ?

    2- Tu parles de déléguer le montage. J’ai déjà pensé plein de fois à le faire, mais je ne sais jamais quoi dire au prestataire. Dois-je juste lui demander de couper les silences pour plus de dynamisme ou peut-on également lui déléguer l’animation de titres, l’habillage de la vidéo etc ?
    (Tiens ce peut être une bonne idée de vidéo d’ailleurs 😉 )

    • Laurent Breillat Le 25 octobre 2017 à 12h04 Répondre

      Hello, et merci pour ton commentaire ! 🙂

      1) En l’occurrence, pour ce type de vidéo je fais en général de la semi-impro : j’ai une liste à puces de ce dont je dois parler, et j’improvise. Dans ce cas, je délègue simplement la transcription, qui est utilisée pour les sous-titres sur YouTube également (meilleur référencement + accessibilité aux sourds et malentendants).
      Ici j’avais quasi écrit le script, car en préparant j’ai juste davantage détaillé que d’habitude, mais j’ai quand même filé ça à mon assistante car il y a toujours des petits ajustements à faire 🙂

      2) Tout dépend du prestataire 🙂 Pour ce genre de vidéo, comme tu le vois je ne fais pas d’effets hollywoodiens, donc au final il s’occupe surtout de couper. Personnellement, comme je sais utiliser le logiciel de montage, je m’occupe de rajouter des images en même temps que je vérifie le montage, car c’est aussi rapide pour moi de le faire que de lui demander de le faire.
      Mais tu peux tout à fait lui demander d’autres choses, après ça dépend de ses compétences 🙂 En général il faut quelques vidéos pour commencer à mieux se comprendre et travailler ensemble de manière parfaitement fluide.

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