Peut-on vraiment enseigner quand on est débutant ?

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Bonjour à tous, ici Laurent Breillat pour PédagoClic. Et aujourd’hui, je vais vous partager mes réflexions sur une question qu’on pourrait se poser : est-ce qu’on peut vraiment enseigner en étant débutant ?

Je vous parle de ça parce que je suis un cas d’école, là-dessus, puisque comme ça se répète souvent si vous avez vu des vidéos sur mon parcours avant de commencer PédagoClic, et donc sur mon business en photo, vous savez peut-être que, moi, j’ai commencé mon blog en n’y connaissant, pas rien en photo, en tout cas en étant débutant en photo et en partageant ma progression. Donc, évidemment, c’est un bon argument pour dire que vous pouvez tout à fait enseigner des choses tout en étant débutant.
Mais ça peut paraître contre-intuitif, parce qu’on peut se dire : OK, tu débutes, et comment tu fais pour enseigner un truc alors que tu débutes ? Ce n’est pas forcément très logique.
Et en gros, la réponse simple qu’on fait à ça, c’est qu’on est toujours l’expert de quelqu’un. C’est-à-dire qu’à moins que, effectivement, vous commenciez complètement le sujet, vous êtes toujours plus expert que quelqu’un. C’est-à-dire que si vous avez deux mois d’expérience et de lecture sur un sujet que vous avez commencé…, moi, par exemple, je ne cuisine pas, ce n’est pas mon expertise du tout. Si demain je me mets à lire un ou deux bouquins de cuisine et à commencer à faire des choses, on va dire que dans un ou deux mois, je serais un expert en cuisine par rapport à quelqu’un qui n’a jamais touché une spatule de sa vie.
Alors, évidemment, je ne vais pas apprendre à des gens qui ont un niveau supérieur au mien, mais pour les débutants, je serais un expert pour eux parce que je pourrais leur apprendre des choses.

Et je voulais partager aujourd’hui une réflexion autour de ça, qui se base sur un très bon bouquin qui s’appelle Les 7 mythes de l’éducation. Je vous le montrerais bien en main pour faire bien, mais je l’ai acheté sur Kindle, c’est pas très vidéogénique ^^

Une des thèses centrales du bouquin, c’est que la connaissance, c’est la compétence ; et même, presque au-delà, c’est que la division entre les deux est artificielle, et peu pertinente.
Alors, ça peut en choquer certains parce que vous allez me dire : oui, mais on peut très bien connaître un truc et ne pas savoir le faire.
J’y viens. Trente secondes !

L’idée c’est qu’une compétence se base forcément sur des connaissances. Les deux sont intrinsèquement liées, et, évidemment, si connaître ne suffit pas à savoir faire, savoir faire implique de connaître.

En l’occurrence, l’auteure souligne ça, car elle parle du système scolaire anglais, qui est assez différent du nôtre, dans lequel le dogme est d’enseigner un maximum des « skills » aux élèves (des compétences), plutôt que des « facts » (c’est-à-dire des faits). Sauf que les « faits » sont indispensables.
Parce que c’est la base de la compétence. Si demain j’apprends la cuisine (pour en revenir à cet exemple-là), si je ne sais pas ce que c’est de battre des blancs en neige, quand je vais le lire dans la recette, je vais dire : OK, est-ce que tu peux juste arrêter de me parler chinois et m’expliquer ce qu’il faut faire ?
Donc, la connaissance va être importante pour la compétence.

En gros, il y a deux principales conséquences que je vois pour nous :

La première, c’est que les aspects « théoriques » de quelque chose sont importants, même s’ils peuvent sembler rébarbatifs. Ils sont le socle qui permet de comprendre le reste, et notamment les applications pratiques.
Je ne vais pas détailler ici, mais par exemple si vous avez déjà recherché une solution à un problème technique sur votre site internet, elle était sans doute sur Google, mais vous n’avez pas forcément pu l’utiliser, voire même la trouver, car vous n’avez pas les connaissances de base nécessaires pour ça.
Vous n’avez peut-être pas les mots-clés pour rechercher la bonne chose, et peut-être qu’après, une fois que vous voyez la solution, vous n’avez juste pas les connaissances pour la mettre en œuvre.

Par exemple, imaginez quelqu’un qui ne sait pas ce qu’est un plug-in WordPress, il ne va pas comprendre la solution « installe un plug-in ».
Et là, d’ailleurs, si vous ne savez ce qu’est un plug-in, WordPress, vous ne comprenez pas cette explication. Ça veut dire que je vais vous expliquer ce que c’est qu’un plug-in : c’est juste un petit truc qu’on rajoute au site WordPress pour faire une fonction en particulier. Et parfois, pour résoudre un problème, il suffit d’installer un plug-in, ça fait quelques clics et vous avez plus ou moins résolu le problème. Mais si vous ne savez pas ce que c’est, eh bien, si on vous dit « installe un plug-in », vous allez dire « attends, mais un plug-in, c’est-à-dire… ? » Donc, il y a un moment, les connaissances sont aussi le socle de la compétence.

Ou comme je le disais avant sur les recettes de cuisine. S’il est noté « battre les blancs en neige », et que vous ne savez pas comment faire, vous allez devoir aller chercher ce que ça veut dire, et comment faire, et l’apprendre, alors que vous êtes au beau milieu de faire une recette. Évidemment, ça va vous handicaper un petit peu.
Ce que je veux dire par là, c’est qu’il ne faut pas négliger le QUOI de votre contenu (pour en savoir plus sur le QUOI, pensez à télécharger votre bonus). Alors, ça ne sert à rien d’en rajouter trop non plus, rien ne sert de les inonder de connaissance qui ne servira pas dans votre domaine, vous n’êtes pas là pour faire de la culture générale non plus, mais il faut quand même que les connaissances de base soient là.

La deuxième conséquence, c’est que pour nous, les experts, qu’on soit les experts pour une petite partie des gens parce qu’on est encore débutant ou des experts pour beaucoup plus de gens, il est toujours TRÈS IMPORTANT de continuer à faire monter notre propre expertise, encore et encore. L’accumulation de connaissances sur notre sujet ne sera que bénéfique pour nos élèves.
Si on maîtrise quelque chose très profondément, y compris dans ses aspects trop techniques et complexes pour vos élèves, pour votre audience, ça nous permet de bien mieux le simplifier. De capter ce qui est le plus important pour un débutant, et ce qui ne l’est pas, donc ne lui expliquer que l’essentiel.
Donc en savoir plus que ce que vous devez enseigner c’est utile.
C’est en ça que je lie à la question « peut-on vraiment enseigner en tant que débutant ? » Ma réponse est évidemment oui : et ça peut même être un avantage pour justement ne pas être TROP dans l’expertise, et éloigné des préoccupations de votre audience.

Mais ATTENTION : je ne veux pas qu’il y en ait qui entendent « OK, lui il a commencé en tant que débutant, ça veut dire que je peux enseigner sur quelque chose sur lequel je ne connais rien. » Ce n’est pas ce que ça veut dire.

Vous devez en savoir plus que votre audience, évidemment. Très honnêtement, je vois trop de gens se lancer et directement commencer à écrire sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas du tout, surtout dans les domaines de l’entrepreneuriat et du développement personnel.
Si vous écrivez sur l’entrepreneuriat et que vous n’avez jamais lancé d’entreprise, il faut quand même un peu vous poser des questions sur votre légitimité à conseiller les gens si vous ne l’avez pas fait vous-même. Par contre, ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas écrire dessus, mais ça veut dire qu’il faut avoir une approche qui n’est pas la même. Dans ce cas, vous pouvez quand même apporter de la valeur, c’est possible, mais en restant humble : il peut y avoir de la valeur, par exemple, en résumant des livres, car vous pouvez apporter un plus – déjà, vous pouvez résumer et ça évite aux gens de les lire, s’ils n’ont pas le temps d’en lire cinquante – et vous pouvez aussi lier des idées entre deux livres, ce qui peut vraiment apporter de la valeur supplémentaire. Il peut y avoir de la valeur à montrer votre parcours et partager vos réussites, vos échecs, votre façon d’appliquer les choses. Mais il ne faut pas commencer à donner des articles de conseil comme si vous aviez une boîte depuis dix ans si vous n’en avez pas. Ça n’a pas de sens. Et les gens le sentent, de toute façon.

Donc, vous pouvez apporter de la valeur, mais faites gaffe à le faire avec les choses que vous savez faire. Ça ne veut pas dire qu’en tant que débutant vous ne pouvez pas, c’est qu’il faut faire attention à quand même partager des choses que vous savez, et partagez des choses qui apportent vraiment de la valeur qui ne sont pas juste des trucs que vous avez lus quelque part sans rajouter quelque chose.
Voilà, ne faites pas l’erreur de vous présenter comme expert si vous ne l’êtes pas. Soyez honnête là-dessus. Moi, je me suis lancé comme débutant, mais je le disais aux gens. Je disais « Je débute la photo et je partage juste ma progression. » À partir du moment où c’est honnête, les gens n’ont pas de problème ça.

Donc voilà, pour résumer : vous êtes toujours l’expert de quelqu’un, ET EN MÊME TEMPS, vous DEVEZ continuer à monter en expertise avec le temps. C’est votre devoir de formateur, de pédagogue, de monter en compétence pour devenir un meilleur enseignant, et faire évoluer votre contenu, parce qu’avec le temps, vous n’allez pas toujours parler des mêmes choses non plus. Ne vous reposez pas sur vos lauriers sous prétexte qu’on peut commencer en étant débutant. Ce n’est pas une excuse, on va dire.

Voilà, j’espère que cette vidéo vous a plu. Si c’est le cas, mettez-lui un pouce bleu, et puis pensez à vous abonner à la chaîne et à cliquer sur la petite cloche pour voir les notifications. Si vous débarquez, eh bien, téléchargez votre pack de bonus qui, on va dire, va vous donner le 20/80 pour faire un contenu plus engageant pour votre audience ; c’est vraiment, si vous devez écouter un seul truc que j’ai à dire, c’est vraiment ça.
Voilà, je vous dis à plus dans la prochaine vidéo, et d’ici là, n’oubliez pas d’apporter de la valeur et que le contenu est roi. Ciao !

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1 commentaire

  1. Thomas Le 30 octobre 2017 à 11h13 Répondre

    A partir de 1’20 y a un son très désagréable, comme un tissu qui frotte sur un micro. Cela devient vite très gênant :/

    Bonne continuation.

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